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Arnaud MARTY - LAVAUZELLE
1946 - 13 février 2007
Décédé(e) à l'âge 61 ans 1 mois 12 jours

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Arnaud Marty-Lavauzelle

La lutte contre le sida vient de perdre l’un de ses plus ardents militants : Arnaud Marty Lavauzelle

décédé lundi soir à Paris à l'âge de 61 ans.

inhumé au cimetière Montparnasse de Paris-15ème Division

Docteur en médecine depuis 1973, il était praticien hospitalier et thérapeute familial. Il s’est particulièrement intéressé aux liens entre la psychiatrie et les maladies somatiques. Il est l’auteur de travaux de recherches sur la place du suicide dans la dynamique familiale, et les familles de toxicomanes.

Arnaud Marty Lavauzelle est un militant de la première heure. Il débute son long combat contre le sida en même temps que son combat contre «son sida», en rejoignant AIDES Ile de France dès 1987. Son engagement pugnace, sa force de conviction et son inaltérable désir de vie le mènent à la présidence de AIDES en 1991. «Je ne peux pas réclamer qu’il y ait des personnes visibles, désapprouver le manque de courage et de visibilité des personnes qui combattent dans le champ de l’épidémie et me taire : vous avez donc un Président malade du sida», lançait Arnaud lors des Assises de AIDES en 1993. Il incarnera alors mieux que personne la parole des séropositifs en France.

Il restera à la tête de la principale association française de lutte contre le sida durant 8 ans. Sous sa présidence, il traversera les «années de cendre» de l’épidémie en France, l’espoir des premiers traitements, et le combat acharné contre les discriminations dont sont victimes les malades du sida.

Ses prédispositions à mobiliser les énergies et sa forte capacité d’adaptation lui permettront d’appréhender les grandes évolutions de l’épidémie et d’entraîner l’association vers de nouvelles batailles. En passant de la période de «l’accompagnement à la mort» des malades vers un «mieux vivre avec le virus» après l’arrivée des traitements ; en initiant rapidement un programme de soutien aux acteurs de la lutte contre le sida en Afrique.

Membre de l’ONUSIDA, membre fondateur d’Ensemble contre le Sida (devenu Sidaction), il s’engagera avec force sur tous les fronts de l’épidémie : de l’expérimentation à la promotion de la réduction des risques auprès des usagers de drogues, de la mobilisation à la reconnaissance sociale des homosexuels, de l’accès aux soins pour tous en France à un accès aux traitements pour tous dans les Pays du Sud.

Un engagement sans failles qui n’épargnait pas les susceptibilités, même au sein de l’association qu’il présidait : «En revanche, là où vous avez complètement perdu la tête, c’est que vous ne vous intéressez pas et vous n’avez pas suffisamment confiance par rapport à l’engagement dans le soin», assénait-il devant les volontaires de AIDES dès 1993.

Sans complaisance donc, car exigeant avec lui comme avec ces compagnons de lutte. Parce que conscient des enjeux vitaux de cette mobilisation autour d’un accès universel aux soins, une meilleure intégration des personnes séropositives dans la société, un respect sans conditions des droits des malades, au Nord comme au Sud.

Au début des années 2000, Arnaud Marty Lavauzelle poursuivit son inlassable combat contre l’épidémie au sein d’organisations internationales comme AIDS ETI ou en tant que référent sur les questions internationales à la Mairie de Paris.

«L’Homme qui tutoie la mort», comme l’écrivait Eric Favereau dans Libération, vient de nous quitter. Acteurs de la lutte contre le sida, nous n’oublierons pas son immense apport et la conclusion d’un de ses discours à Marseille, en 1995 : «J’ai beaucoup de mal à conclure, à vous quitter, mais je crois que tous ensemble nous avons adopté une formule de guerre : il faut tuer le sida!»

Les militants de AIDES et de la lutte contre le sida éprouvent une grande tristesse au décès d’Arnaud Marty-Lavauzelle et n’oublieront pas son formidable héritage.

Patrice Chéreau lui a remis en 1998 la Légion d'honneur, Arnaud a participé ensuite à la création du Fonds mondial de lutte contre le sida. Puis Bertrand Delanoë l'a nommé pour la coopération à la ville de Paris.
Mardi matin, à l'hôpital la Pitié-Salpêtrière, son compagnon, Hugo Curletto, est allé à l'état civil pour le certificat de décès. L'employé a demandé : «Marié, veuf, divorcé ?» Hugo a répondu : «Non, pacsé.» L'employé : «Il n'y pas de case.» Les combats ne sont jamais tout à fait gagnés.


Une bénédiction a eu lieu en sa mémoire à l'église Notre Dame des Blancs Manteaux 75004 Paris


 
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