Maurice Utrillo 1883 - 1955

Photo du défunt
Maurice Utrillo ♂️
Né(e) le :
mercredi 26 décembre 1883
Décédé(e) le :
samedi 5 novembre 1955
Age :
71 ans, 10 mois, 10 jours
Né(e) il y a :
141 ans, 10 mois, 17 jours
Décédé depuis :
70 ans, 7 jours

Maurice Utrillo, de son vrai nom Maurice Valadon Utrillo, naît à Paris en 1883, dans le quartier de Montmartre. Il est le fils de Suzanne Valadon, célèbre modèle et peintre, muse de Renoir et de Toulouse-Lautrec. Son père biologique n’est pas officiellement reconnu, mais on soupçonne le peintre catalan Miguel Utrillo d’avoir donné son nom à l’enfant, bien qu’il ne soit probablement pas son père naturel. Ce contexte familial marqué par l’art et la bohème va profondément influencer le destin du jeune Maurice.

Son enfance est difficile, marquée par la pauvreté et une grande instabilité. Sa mère, souvent absente, confie son fils à sa grand-mère. Dès son adolescence, Maurice montre des signes d’instabilité mentale et tombe dans l’alcoolisme. C’est sa mère, inquiète pour lui, qui lui conseille de se tourner vers la peinture comme thérapie. Contre toute attente, le jeune homme révèle un talent étonnant, exprimant à travers ses toiles une sensibilité profonde et une sincérité rare.

Utrillo commence à peindre vers l’âge de 18 ans, sans formation académique. Ses premiers tableaux représentent les rues, les églises et les maisons de Montmartre. Il capte avec une mélancolie poétique les murs blancs, les pavés humides et les toits gris de ce quartier populaire. Son style, fait de tons pâles et de lignes simples, deviendra emblématique. On parlera même de sa “période blanche”, où il sublime les paysages urbains dans une lumière douce et brumeuse.

Dans les années 1910 et 1920, Utrillo connaît une reconnaissance grandissante. Ses œuvres sont exposées dans de grandes galeries et collectionnées par les amateurs d’art du monde entier. Pourtant, derrière cette gloire artistique, il reste fragile, en proie à ses démons intérieurs. L’alcool, les crises de dépression et les séjours en hôpital psychiatrique rythment sa vie. Malgré cela, il continue de peindre inlassablement, trouvant dans son art un refuge et une forme de rédemption.

Sa mère, Suzanne Valadon, demeure une figure centrale de sa vie. Ensemble, ils forment un duo singulier dans l’histoire de l’art : la mère et le fils, tous deux peintres, mais aux caractères opposés. Suzanne incarne la vitalité, la couleur et l’audace ; Maurice, la retenue, la tristesse et la contemplation. Leur relation, faite d’amour et de conflits, inspire de nombreux récits et analyses psychologiques.

Dans sa maturité, Utrillo se retire peu à peu du tumulte parisien. Il épouse en 1935 Lucie Pauwels, dite “Lucie Valore”, qui devient un soutien essentiel dans les dernières années de sa vie. Ensemble, ils s’installent à Dax, puis à Saint-Bernard, dans l’Ain, où le peintre mène une existence plus paisible, continuant à peindre des paysages de villages français et des vues nostalgiques de Montmartre.

Maurice Utrillo s’éteint le 5 novembre 1955 à Dax, à l’âge de 72 ans. Son décès met fin à une vie marquée par le génie, la douleur et la solitude. Il laisse derrière lui une œuvre immense, à la fois mélancolique et lumineuse, qui témoigne de la beauté simple des rues de son enfance.

Il repose aujourd’hui au cimetière Saint-Vincent, à Montmartre, non loin des lieux qu’il a peints toute sa vie. Sa tombe, sobre et discrète, attire encore de nombreux admirateurs venus saluer celui qui fut l’un des plus grands poètes de la peinture parisienne.