René Lamps, de son nom complet René Louis Joseph Lamps, est né à Amiens, dans la Somme. Issu d’un milieu modeste, il grandit dans une région ouvrière marquée par les valeurs de solidarité et d’engagement collectif. Très tôt, il s’intéresse aux questions sociales et politiques, ce qui le conduira vers une carrière d’enseignant puis d’homme public profondément attaché à la justice et à l’égalité.

Après des études sérieuses, il devient instituteur, profession qu’il exercera avec passion avant de s’engager plus activement dans la vie politique. Sa vocation d’éducateur l’accompagnera toute sa vie : il croyait fermement que l’éducation était la clé de la liberté et du progrès social. Son passage dans l’enseignement a profondément marqué ceux qu’il a formés, autant par sa rigueur que par son humanité.

Durant la Seconde Guerre mondiale, René Lamps s’engage dans la Résistance française. Membre du Parti communiste, il participe activement aux réseaux clandestins et à la lutte contre l’occupation nazie. Cet engagement lui vaudra plusieurs distinctions après la Libération, mais surtout le respect durable de ses concitoyens. Son courage durant cette période a fait de lui une figure emblématique de la résistance picarde.

À la fin de la guerre, il poursuit naturellement son engagement dans la vie publique et devient député de la Somme. Élu à l’Assemblée nationale dès 1945, il siègera pendant plusieurs mandats, défendant les droits des travailleurs, la paix, et la reconstruction du pays. Sa voix portait celle des ouvriers, des instituteurs, et de tous ceux qui croyaient à une République sociale et solidaire.

En parallèle à son mandat de député, René Lamps est élu maire d’Amiens, fonction qu’il occupera pendant de nombreuses années. Sous sa direction, la ville connaît de profondes transformations : reconstruction après guerre, développement des infrastructures, amélioration des logements et des équipements publics. Il reste dans la mémoire amiénoise comme un maire proche du peuple, à l’écoute et soucieux du bien-être collectif.

Politiquement fidèle à ses convictions, il ne reniera jamais son appartenance au Parti communiste français, tout en gardant un esprit ouvert et pragmatique. Il a souvent cherché à concilier l’idéologie et le réalisme nécessaire à la gestion locale, ce qui lui valut l’estime même de ses opposants. Son parcours témoigne d’une rare cohérence entre ses idées, sa vie personnelle et son action politique.

En dehors de la politique, René Lamps était un homme simple, attaché à sa terre natale, à la culture et à la mémoire ouvrière. Il aimait raconter les luttes du passé et transmettre aux jeunes générations le sens du combat collectif. Sa modestie et sa droiture faisaient de lui une personnalité respectée dans tout le département de la Somme.

René Lamps s’est éteint à Amiens, la ville qu’il avait servie toute sa vie. Il repose au cimetière de Saint-Acheul, à Amiens, où de nombreux habitants viennent encore se recueillir sur sa tombe. Sa sépulture, sobre, reflète l’homme qu’il fut : discret mais profondément enraciné dans l’histoire sociale et humaine de sa région.