Érik Marchand, est né en 1955 à Paris dans une famille d’origine bretonne. Bien qu’il ait grandi loin de la terre de ses ancêtres, il s’imprègne très jeune de la culture et de la langue bretonnes, qu’il apprend avec passion. Sa curiosité pour les traditions musicales le pousse à explorer les racines profondes du chant breton, notamment les gwerzioù, ces complaintes anciennes empreintes d’histoire et d’émotion.
Attiré par les sonorités authentiques, il s’initie d’abord au chant traditionnel avant de se tourner vers la *treujenn-gaol*, la clarinette bretonne. Sa voix, grave et chargée de sens, comme son jeu instrumental, marquent très vite les amateurs de musique bretonne. Dans les années 1970, il participe activement au renouveau culturel breton, s’entourant d’artistes passionnés par la préservation et la transmission du patrimoine oral.
Érik Marchand devient rapidement une figure incontournable du mouvement breton. Il s’illustre dans les festoù-noz, les concerts, et les collectes de chants traditionnels dans les campagnes de Bretagne. Il se distingue par sa rigueur et son profond respect des anciens, tout en cherchant constamment à renouveler la tradition. Ses interprétations des gwerzioù redonnent vie à des récits parfois oubliés.
Dans les années 1980, il fonde le groupe Gwerz, une formation majeure du paysage musical breton. Ce groupe, mêlant instruments traditionnels et sonorités contemporaines, permet à Marchand de développer un style unique : une musique ancrée dans la terre bretonne, mais ouverte sur le monde. Son travail attire un public bien au-delà de la Bretagne, séduisant par la force et la sincérité de son expression.
Toujours en quête d’échanges culturels, il collabore avec de nombreux musiciens venus d’horizons divers : balkaniques, arabes, celtiques ou jazz. Ces rencontres nourrissent son univers musical et confirment son statut d’artiste voyageur. Il explore les correspondances entre les musiques modales de différentes cultures, créant un langage commun entre traditions.
Homme humble et passionné, Érik Marchand a également œuvré pour la transmission de la culture bretonne. Il participe à la création d’écoles et d’ateliers de musique, encourageant les jeunes générations à chanter, à jouer, à perpétuer ce patrimoine vivant. Il restera une voix emblématique du chant breton, capable d’émouvoir par la seule force de la parole et du souffle.
Son parcours est jalonné de concerts marquants et d’albums qui font aujourd’hui référence dans le monde de la musique traditionnelle. Ses projets mêlant modernité et racines témoignent d’une profonde recherche spirituelle, celle d’un homme qui voyait dans la musique un pont entre les peuples. Sa fidélité à la Bretagne n’a jamais cessé de guider son œuvre.
Érik Marchand s’est éteint le 30 octobre 2025 à l’âge de soixante-dix ans. Une cérémonie intime s’est tenue en Bretagne, sa terre de cœur, avant qu’il ne soit inhumé dans le calme du cimetière communal de Quelneuc, non loin des lieux qui ont inspiré toute sa vie d’artiste et de passeur de mémoire.