Nicolas Frantz, de son nom complet Nicolas Frantz, est né à Mamer, au Luxembourg. Coureur cycliste emblématique du début du XXᵉ siècle, il incarne à lui seul la naissance du grand cyclisme luxembourgeois. Fils d’un meunier, il découvre très tôt la passion du vélo dans les routes vallonnées de son pays natal. Dès ses premières compétitions, il se distingue par sa puissance et sa régularité, qualités qui feront de lui l’un des coureurs les plus respectés de son époque.

Très vite, Frantz s’impose comme un athlète complet. Il débute dans les courses régionales avant d’attirer l’attention des équipes françaises. C’est au sein de la formation Alcyon, dirigée par le légendaire Ernest Cadolle, qu’il révèle tout son potentiel. Son tempérament calme, sa discipline et son endurance hors norme le distinguent de ses contemporains. Nicolas Frantz n’était pas seulement un grimpeur ou un rouleur : il savait tout faire, et surtout, il savait durer.

Son premier grand coup d’éclat survient lors du Tour de France 1924, où il termine à la deuxième place derrière Ottavio Bottecchia. Ce résultat le propulse parmi les favoris des années suivantes. En 1927, il remporte enfin le Tour, confirmant son immense talent, avant de rééditer l’exploit en 1928. Ces deux victoires consécutives font de lui une véritable légende nationale, acclamée dans tout le Luxembourg et en France. Il porta également à plusieurs reprises le maillot jaune de bout en bout, un fait rare à cette époque.

Frantz brille aussi sur les classiques et les championnats nationaux. Douze fois champion du Luxembourg sur route, il domine la scène cycliste de son pays pendant plus d’une décennie. Il dispute aussi des courses prestigieuses comme Paris–Tours ou le Tour de Suisse, toujours avec la même régularité. Son sérieux et sa constance lui valent le respect du peloton, où il est considéré comme un modèle de professionnalisme.

Sa carrière est marquée par une anecdote restée célèbre : lors du Tour de France 1928, il casse son vélo en pleine étape et doit parcourir plusieurs kilomètres avec un modèle pour dames, prêté par un spectateur. Malgré cette mésaventure, il conserve son avance et remporte le Tour, démontrant une ténacité et une détermination hors du commun. Cet épisode a contribué à renforcer sa légende et à forger l’image d’un champion courageux et indestructible.

Après sa retraite sportive en 1934, Nicolas Frantz reste très actif dans le milieu du cyclisme. Il devient directeur sportif et mentor pour les jeunes coureurs luxembourgeois, contribuant à la formation d’une nouvelle génération d’athlètes. Il reste un symbole de rigueur et de modestie, attaché à ses racines et à son pays. Sa présence aux courses locales, même après la guerre, est toujours saluée avec émotion.

Homme discret mais profondément humain, Frantz menait une vie simple à Mamer, sa commune natale. Il y était aimé pour sa gentillesse et son humilité, loin de toute gloire tapageuse. Malgré la renommée acquise grâce à ses exploits, il demeurait fidèle à son terroir et à sa famille. Ses anciens adversaires disaient de lui qu’il représentait « le vrai visage du sport », celui du courage et de la droiture.

Nicolas Frantz est décédé à Luxembourg-Ville. Il repose aujourd’hui dans le cimetière communal de Mamer, où un monument funéraire à son nom honore sa mémoire. Sa tombe, souvent fleurie, est devenue un lieu de passage pour les amateurs de cyclisme et les passionnés d’histoire sportive, rappelant qu’il fut l’un des plus grands champions que le Luxembourg ait connus.

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