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Daniel EMILFORK
7 avril 1924 - 17 octobre 2006
Décédé(e) à l'âge 82 ans 6 mois 10 jours

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Né le 7 Avril 1924 à San Felipe, Chili

Décédé le mardi 17 Octobre 2006 à l’âge de 82 ans à Paris

Comédien français d'origine ukrainienne

Son visage hors norme l'a conduit à jouer principalement des rôles de méchant au cinéma parallèlement à une carrière théâtrale très variée.

Membre de la compagnie Balachova, on a pu le voir dans des pièces de Lorca, Shakespeare, Tchekhov ou Dostoïevski.

À la radio, il a par ailleurs participé, tant comme lecteur que comme acteur dans des dramatiques, à de nombreuses émissions diffusées sur France Culture.

Son phrasé caractéristique — ce qu'il appelait son accent moldo-valaque — y faisait merveille, donnant à toutes ses interventions une touche d'étrangeté.

Issu d'une famille juive originaire d'Odessa (Ukraine) ville qu'ils avaient fui à cause d'un pogrom, Daniel Emilfork, né Daniel Zapognikof, gagne la France dans les années 50.

Formé à la comédie par Roger Blin et Tania Balachova, l'acteur impose d'emblée son physique inquiétant que renforce encore un accent venu de l'Est auquel il se plaît à donner les inflexions les plus lugubres.

Au théâtre, il fait sensation dans le répertoire classique, jouant notamment Shakespeare, Lorca ou Tchekov dans le cadre de la compagnie Balachova.
Remarqué par Marc Allégret, Emilfork débute au cinéma dans Futures Vedettes (1955), avec Jean Marais et Brigitte Bardot.

Dès lors, l'acteur va s'imposer comme l'un des seconds rôles incontournables du cinéma français.

Drame historique (Notre-Dame-de-Paris, Le Triomphe de Michel Strogoff), espionnage (OSS 117 se déchaîne), film noir (Les Espions) ou horreur (Midi minuit), Emilfork explore tous les genres et tous les supports, composant de savoureux personnes pour le grand comme pour le petit écran.

Mais quelque soit le rôle, il crée l'effroi ou suggère le malaise et l'ambiguïté avec un sens aigu de la nuance.

" Gueule " du cinéma hexagonal, le comédien ne néglige pour autant l'international, et joue sous la direction de Clive Donner (Quoi de neuf, Pussycat ?), Peter Ustinov (Lady L.), George Cukor (Voyages avec ma tante) et surtout Federico Fellini (Casanova)

Actif sur les plateaux de cinéma, l'acteur l'est aussi sur les planches, participant aux mises en scène de Patrice Chéreau et Claude Régy.
En 1986, il marque les esprits dans Marat-Sade de Peter Weiss.

Quelque peu ignoré par la nouvelle génération des cinéastes français, Daniel Emilfork connaît un retour grâce avec Jean-Pierre Jeunet et Marc Caro, qui lui confie le rôle du scientifique voleur de rêves d'enfants dans La Cité des Enfants Perdus.

Crâne chauve, visage émacié, oeil perçant, Daniel Emilfork occupe une place de choix dans la galerie des "gueules" du cinéma français.

Incinéré au Père Lachaise

 
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